C'est une thèse en Acoustique, Traitement du signal et Informatique Appliqués à la Musique (ATIAM) (télécharger le manuscript)

Sujet de recherche

Cette recherche doctorale porte sur les effets ou traitements audionumériques, c’est-à-dire faisant appel aux technologies de traitement numérique de l’information d’un signal sonore.
Ces traitements sont habituellement figés dans le temps, c’est-à-dire que les paramètres de contrôle des effets sont fixés par l’utilisateur, et à moins qu’il ne les modifie lui-même en temps réel, ils n’ont aucun moyen d’évoluer. Dans cette étude, nous automatisons les variations de ces paramètres en fonction de paramètres extraits du son lui-même (paramètres de signal). C’est ce que nous entendons par " intelligence surajoutée " : les effets deviennent adaptatifs, comme peut l’être un compresseur, qui analyse et modifie la dynamique d’un signal.
Un exemple de la généralisation de ces principes à d’autres effets est le ralenti/accélération temporel adaptatif : on peut ralentir une voix parlée ou chantée uniquement sur les voyelles, et conserver les consonnes telles qu’elles, pour conserver la compréhensibilité du texte, ce qui n’est pas fait lorsque les consonnes sont elles aussi ralenties (les " k " deviennent des " g " et les " t " des " ts ", par exemple).

Les sons glissés correspondent à tout type de son dont la hauteur évolue au cours du temps : ainsi, on ne s’arrête pas à l’étude des parties stationnaires des sons, mais nous prenons en compte des phrases musicales avec tout le jeu instrumental de l’interprète.

Domaine : acoustique, traitement du signal et informatique appliqués à la musique.

Il s’agit d’appliquer des techniques existantes dans le domaine de la parole et du son à ces problèmes particuliers, ainsi que de trouver de nouvelles solutions à de nouveaux problèmes.

Problématiques

Chaque méthode d’analyse-synthèse de sons ayant ses qualités et ses limites, il s’agit d’explorer dans chaque cas la plus pratique en terme d’implémentation, de coût de calcul mais aussi et surtout la plus efficace sur nos sens : éviter au maximum les artéfacts qui font que l’attention de l’auditeur se focalise sur ces artéfacts et non sur la musique elle-même, et donc proposer des effets de haute qualité sonore.
De plus, les différences de traitement pour le temps différé et le temps-réel imposent des stratégies et algorithmes de calcul parfois totalement différentes, à repenser et inventer.
Nous tentons de plus une généralisation de ces effets adaptatifs : il s’agit de proposer de synthèses croisées adaptatives, où les paramètres de contrôle de l’effet proviennent d’un son différent de celui qui est traité, voire de gestualiser le contrôle de l’adaptation de l’effet.
Enfin, nous nous appliquons à l’utilisation d’un espace perceptif de représentation des sons, à la fois comme paramètres de contrôle du son, mais aussi de la gestualisation. Ceci se rapproche beaucoup des recherches sur le geste créatif faites par les autres membres de l’Opération de Recherche "Informatique Musicale", ainsi que des recherches en acoustique perceptives.

Outils, moyens techniques

Nous utilisons des programmes de calcul scientifique pour développer, tester, optimiser et/ou créer les algorithmes de traitement du son (Matlab).
D’autres part, l’environnement de traitement du son et de données Midi en temps-réel Max/MSP est quant à lui utilisé pour la partie temps-réel et contrôle gestuel.